Aaron & Alison ♥

Il était 19 heures et je devais me rendre au bar ce soir pour travailler. C'était mon job être barman et cela me plaisait bien comme boulot. A vrai dire, j'aurai pu faire des études mais je n'en avais juste pas les capacités. Travailler toute une journée puis rentrer le soir à encore travailler sans jamais profiter de la vie ne m'intéressait même pas. Depuis petit, que ça soit au primaire, au collège ou au lycée, j'étais on peut dire un "cancre". J'adorais foutre le bordel en classe, faire chier les profs mais bien sûr mes parents en avaient marre et les professeurs aussi. Je voulais que tout le monde me regarde, attirer l'attention sur moi. J'ai bien évidemment redoubler quelques classes. Toutes ses années là se passaient à Athènes, là où je suis né. La seule matière où j'étais fort et où je comprenais était l'anglais. D'ailleurs, cela m'a bien servi vu qu'aujourd'hui je vis en Amérique.

Je me rendis donc au bar et m'installais derrière le comptoir. C'était aussi l'endroit parfait pour draguer les filles avec mes yeux bleus et mon sourire qui en font fondre plus d'une ! Je commençais donc à servir deux belles filles en face de moi qui me regardaient avec de grands yeux. Je jonglais avec les verres tout en mélangeant les différentes boissons.
Quand soudain, assise sur une table un peu plus loin, je crus reconnaître une personne. Elle était avec des copines et discutaient. Puis, elle se leva et vint vers moi. J'en fis tomber un verre et les filles devant rigolaient. Je ramassais les morceaux de verres par terre avec une balayette et lorsque je me redressais, je la reconnus de suite. C'était Alison. Je ne savais pas si elle m'avait reconnu mais je lui dit :

- Alison ?

J'étais presque sûr que ce soit elle mais il fallait que j'en ai le coeur net. A près tout, je pouvais me tromper, mais j'espérais que non...

« Alison ? C'est Lindy. Je suis au bar avec les filles ... Tu nous rejoint ? »
« Non ... J'ai pas vraiment envie ... Et puis ... »
« On ne discute pas ! Je te dis à tout à l'heure ! Bye. »

Je secouais la tête et raccrocha le téléphone. Lindy avait vraiment le chic pour se genre de chose. Maintenant, j'étais obligé de me rendre au bar, endroit où je n'avais nullement envie d'être. Ce n'est pas que je n'aime pas sortir, au contraire, c'est juste que ce soir là, je n'avais pas la tête à ça. J'aurais préféré rester enfouie sous les couvertures, à essayer de dormir un peu, luttant contre ces insomnies qui hantaient depuis peu mes nuits. De plus, j'avais énormément de travail à faire, mes études de journalisme me prenant beaucoup de temps. Je voulais réussir, et c'était à présent mon seul but. C'est donc sans conviction que je me dirigea vers la porte, après avoir enfilé une robe qui - je le savais - me sied à merveille, direction le bar. Quelques minutes plus tard, j'arrivai à destination. Pénétrant dans le bâtiment, je chercha mes amies du regard et les rejoignit autour d'ue table non loin du comptoir. Je n'avais aucune notion de l'heure qu'il pouvait bien être, mais ce devait être aux alentours de 18:45.

Comme à chacune de nos soirées, j'eu le droit aux avantures de Lindy, à ses déboires amoureux et tout un tas d'autres choses que je n'écoutait que d'une oreille. En vérité, tout cela m'ennuyait au plus haut point. Je mourrais d'envie de lui dire que je m'en fichais, que ses histoires ne m'intéressaient pas. Mais à quoi bon ? Alors, comme d'habitude, je la regardais d'un air vague, aquiescant de la tête de temps à autre. Ma vie, en ce moment, était monotone, plate. Je n'avais rien vécu d'excitant depuis presque un an et je rêvais de faire quelque chose de fou, d'interdit, de m'amuser ... Pour changer. Comme pour casser le rythme lent de cette soirée à peine débuté, je proposa une tournée générale. Après un long débat sur les boissons qu'elle allaient prendre, je me dirigea vers le comptoir afin de passer commande. Ici, le barman était en train de jouer son numéro devant deux pimbêches en chaleur - excusez moi l'expression - et plus je m'approchait, plus je commençait à discerner les traits du jeune homme. C'est lorsque je le reconnus enfin que mon coeur manqua un battement. Je ne pouvais pas y croire, et pourtant ... Il n'y avait nul doute. C'était Aaron. Une sorte d'angoisse s'empara de moi, tandis que le bruit d'un verre brisé me sortie de ma rêverie. Je ne savais pas comment réagir, tout ce que je ressentais à présent étant la colère. J'allais faire demi-tour et me tirer d'ici, lorsqu'il prononca mon nom. Inspirant un grand coup, je posa enfin mes yeux sur lui, un regard froid, inexpressif. « On se connait ? » Oui. J'avais décidé de jouer la carte de l'indifférence. Mais pour combien de temps ?

Aaron & Alison ♥

Une magnifique fille se trouvait devant moi au bar où je travaillais. Je la connaissais à vrai dire, c'était Alison.
Je l'avais rencontré en vacances en Espagne, un pays fabuleux d'ailleurs. Je l'avais vu en maillot de bain, des lunettes de soleil, ses cheveux lâchés au vent. C'était à la mer la première fois que je lui avais parlé. Nous avions ensuite discuté de tout, de nos vie. D'ailleurs, je connaissais sa vie par coeur, et elle connaissais la mienne par coeur aussi. Je crois que jamais je n'avais parlé de tout ça avec une fille car je sortais avec des filles que pour couché avec elle et le lendemain les laisser tomber. Ce n'est pas très galant mais c'est dans ma nature. Un coureur de jupons comme dirait mes amis.
Par la suite, nous sommes sortis ensemble. Nos moments passés à danser, à faire la fête, à s'embrasser, puis à passé mes nuits avec elle étaient magiques et inoubliables. D'ailleurs grâce à moi elle n'était plus vierge.
Puis le moment le plus horrible est venu, celui des adieux. Malheureusement, je n'avais pas pu venir car quelqu'un m'en empêchait. Je n'avais pas pu la prévenir et bien sûr elle est partit... Je m'en voulais tellement. Depuis, je n'ai plus eu de nouvelles d'elle ce qui était logique. Et là, la revoir devant mes propres yeux toujours aussi belle avec cette robe qui lui allait à merveille.

- On se connaît ?

J'espérai qu'elle rigolait car elle ne pouvait pas m'oublier comme ça. Même si cela faisait un an que je ne l'avais plus vu, nous avions passé de super moments ensemble et ça ne pouvait pas s'envoler...

- Oui, je suis Aaron, le gars avec qui tu es sortit en Espagne...

Je n'avais pas encore envie de lui dire la raison. Je voulais d'abord voir si elle faisait exprès ou non, ce que je redoutais.

Une seconde à peine, rien qu’une tout petite seconde s’écoula avant qu’il ne me réponde. Pourquoi avait-elle l’air si longue ? Etais-ce moi qui, malgré tout, brûlais d’envie d’entendre sa voix à nouveau ou la peur d’une réponse négative de la part du jeune homme, pouvant lui aussi jouer la carte de l’indifférence, voyant très bien que je ne serais pas clémente. J’opterais plutôt pour la première réponse. Tous mes sens s’étaient éveillés à la simple vue du jeune homme, et je ne pouvais nier que mon cœur battait à vive allure. Cela faisait maintenant un an que je l’avais rencontré et, même encore aujourd’hui, ce fut ma plus belle rencontre. C’est sur une plage en Espagne que nous nous somme parlé pour la première fois. Je le revois encore : Il était beau, il était sûr de lui, il avait un corps de rêve … Il me plaisait. De fil en aiguille nous finîmes par sortir ensemble. Ces quelques semaines de vacances étaient merveilleuses et je crois bien que jamais je ne les oublierais. Sa vie, je la connaissais du bout des doigts, tout comme l’amour immense qu’il portait à sa sœur. Je m’étais même mise à rêver qu’un jour je puisse la rencontrer. Mais rien ne s’est passé comme je l’avais imaginé. Il n’est jamais venu le jour de nos adieux, et ce moment qui s’avéré horrible en est devenu déchirant. Je lui en voulais terriblement. Maintenant qu’il était devant moi, j’avais envie de l’insulter, de l’embrasser … Tous ces sentiments partagés qui me brouillaient le cerveau.

- « Oui, je suis Aaron, le gars avec qui tu es sortit en Espagne... »

Suite à sa réponse, je baissai les yeux en me mordant la lèvre inférieur. Je ne l’avais évidemment pas oublié. On n’oublie pas l’homme avec qui l’on passe des moments magiques ni encore moins celui qui vous a fait perdre votre virginité. Toujours très en colère, j’avais alors deux solutions qui s’offrait à moi : Je pouvais partir sans dire un mot de plus et le laisser planter ici tout comme il l’avait fait, ou bien je pouvais régler mes comptes et passer pour une hystérique dans un endroit remplie de monde. Il me semble qu’aucune des deux étaient envisageables. Reposant mes prunelles brunes sur son visage, je me contenta de murmurer très distinctement ces quelques mots :

- « Tu es un imbécile, Aaron . »

Aaron & Alison ♥

Mais qu'est-ce que j'étais con ! Pourquoi j'avais sortit ça comme ça ! J'aurai du lui proposer un verre avant de lui parler sérieusement. Comment une fille aussi belle pouvait-elle être encore célibataire d'ailleurs ? Si ça se trouve, elle était en couple et ce serait vraiment bien fait pour moi. Je n'aurai pas du la laisser comme ça sans lui avoir donné de nouvelle. Si je lui avais envoyé un sms, si je lui avais expliqué que c'était grave ce qui se passait et que je ne pouvais pas lui dire aurevoir, elle aurait tout compris. Mais les "si" ne changeront rien. Car le passé est passé et maintenant c'est le présent et ce que je redoutais le plus était le futur...

- Tu es un imbécile, Aaron.

Alison avait sortit ces mots d'un ton sec et froid. Je comprenais ce qu'elle ressentais, de la haine envers moi et je ne lui en voulais pas. Il fallait que je lui explique tout. Mais devant tout le monde sûrement pas.

- Ecoute Alison c'est pas ce que tu crois... Tu veux quelque chose à boire ? Je te l'offre même ! Et on pourra discuter de ce qui s'est passé autour d'un verre.

J'espérai profondément qu'elle accepte. Mon coeur battait la chamade. J'étais stressé, très stressé.